Ecrimagineur

Je suis heureux de vous accueillir dans mon blog ! Vous y trouverez des textes, de la poésie, des souvenirs de vadrouilles et de voyages intimes, que j'ai écrits, seul ou dans un atelier d'écriture, depuis 2001... J'ai pour sujets d'inspiration un thème imposé, un texte, une photo, un tableau, une musique, ou un morceau de mon existence...
Les "Ecrimages" sont les résultats de ces rencontres entre la lettre et l'image...
Je serai ravi de lire vos commentaires : Merci !
Loïc

dimanche 27 septembre 2015

A l'atelier des mots, la gomme dans tous ses états ...



Gommer de la mémoire … ?

Dans le bocage normand, nous avançons péniblement dans la fange qui colle au caoutchouc des chars. La journée du 6 juin a été très éprouvante. Les paras, dans la nuit noire, sont souvent tombés dans l’enfer poisseux et gluant des marais. Des coulées bavent sous leurs vêtements, ont empli leurs casques ; ceux qui portent des lunettes doivent progresser à l’aveuglette. Les blessés – ceux qui le peuvent encore – avancent à tâtons, ralentis par la boue qui sèche sur les pantalons et dans les rangers.
Même leurs larmes s’épaississent sous la crasse omniprésente. Beaucoup de ces G.I., supermen fantomatiques, pleurent en effet, tentent de gommer les souvenirs les plus tendres de leurs vies de jeunes hommes, presque des teenagers, en famille dans la grande ville ou dans le ranch.
Les chenilles des AMX pataugent dans les eaux croupies, avec un bruit lancinant de succion et d’aspiration. Une image me vient, celle de ma mamma, italienne de souche ; elle touille longuement la polenta que nous dégusterons religieusement. Je dois chasser immédiatement ce souvenir : attention à la crise de nerfs, qui peut me rendre dangereux envers mes compagnons …
Un jour, à l’école, le maître – farouche défenseur de la francophonie – nous donna un exercice. Il s’agissait d’inventer des néologismes français qui remplaceraient les anglicismes « envahisseurs ». Nous avons imaginé, pour le chewing-gum, le mot « mâchouillon ».
Aujourd’hui, dans la gadoue, ce mâchouillon est le seul petit plaisir qui nous relie à notre monde …
Tout cela pourra-t-il être gommé un jour ?
Loïc

vendredi 25 septembre 2015

Des images (des clichés ?) (à propos ? ) de la Corse

Ca y est, j'ai fini de "traiter" mes photos de la Corse ! "Le Grand Tour de Corse" était le nom du circuit que nous proposait notre agence de voyages (S ... Voyages, dont le siège est tout près de chez nous, mais qui est bien connue sur ce secteur). Une gageure, diront les Corses, et ils auront bien raison, c'est comme si je vous mettais au défi de tout voir de la Bretagne en deux semaines !
Nous avons choisi de ne pas suivre la chronologie de notre itinéraire pour le décrire, suivant plutôt des thèmes, ou ... notre humeur !
Nous sommes partis de Bastia, où nous sommes revenus pour le retour (ben oui, si nous voulions reprendre notre avion ...)
Bastia - Corte et intérieur (la Scala di Santa Regina) - côte de la mer Tyrrhénienne - Porto Vecchio - Bonifacio, archipel de Lavezzi - Massif de l'Ospedale, col de Bavella, Alta Rocca, Sartène, Propriano, Ajaccio, calanches de Piana, Porto - Calvi, la Balagne, Ile Rousse - le Cap corse, Bastia.
Ouf !
Une barre de gouvernail, pour commencer, pourquoi ? Qui a posé cette question ? Qui ne sait pas que la Corse est ... une île ? Nous avons donc, bien sûr, vu, et pratiqué plusieurs bateaux, le long de différentes côtes, très différentes mais toutes si belles ...
Nous avons beaucoup appris sur l'histoire (la Grande) de cette région-euh, ce pays-euh, cette nation-euh, cette patrie. Sur Pasquale Paoli, u babbo di patria ("le père de notre patrie"). Sur les autres grands hommes nés sur le sol corse : Napoléon, Tino Rossi (eh oui !)






A notre grande surprise (et pour notre grand plaisir, car nous connaissons trop, en Bretagne, les élevages intensifs ...) nous avons découvert qu'ici les ovins, bovins, et porcins vivent en toute liberté, presque toute l'année. Nous en avons déduit, évidemment, que c'est la principale raison pour laquelle la viande et la charcuterie sont si bonnes !

Pour la suite : Nous avons vite remarqué (sans faire de généralité ni d'identitarisme) que les Corses sont (notre guide en premier !) fiers de leur passé, le vénèrent autant que leur terre, et demandent qu'on ne se comporte pas chez eux comme des intrus ou des "tout-m'est-dû".
Tiens, "comme les Bretons" ?

mardi 22 septembre 2015

De retour de "l'île de beauté"

La Corse offre d'emblée à ses visiteurs une des ses caractéristiques principales : l'imaginaire. Tous les sites, les panoramas sur les montagnes, sur la mer, ouvrent notre esprit à un immense potentiel d'interprétations, de fantasmes, d'inventions poétiques, avec pour points communs le beau, la fierté, l'amour du pays, intimement mêlés à un patriotisme très vivace et à la religion, en osmose avec ces sentiments forts.
Durant notre voyage d'une semaine ("le grand tour de Corse"), notre guide Marion nous a transmis un flambeau : la connaissance de l'histoire de la Corse, bien plus qu'une "région", et des informations très denses sur ce qui y constitue la vie quotidienne.
Voici, pour commencer, un village ... qui n'existe pas ! Il a été entièrement imaginé ... mais il pourrait très bien représenter - en échelle réduite - un des très nombreux petits villages que nous avons traversés ...








jeudi 10 septembre 2015

Au marché de Fouesnant



 Sur un ton plus badin, aujourd'hui ...

À Fouesnant (environ 9500 habitants), sur la côte sud du Finistère, la population est multipliée par sept durant les mois de juillet et août. Chaque vendredi un « grand marché » s’installe, réunissant en été des milliers de badauds.

     A l’Ecume des mots, nous avons tout d'abord listé vingt-six mots, ayant si possible (mais pas obligatoirement) un rapport avec le marché.

Nous devions ensuite écrire un texte en choisissant des mots de cette liste, ou en utilisant tous les mots, et même en utilisant tous les mots et en respectant l'ordre alphabétique. Voici ces mots :

Artichaut–bascule–couleur–distraction–entrée–fumet–goût–hareng saur–information–joyeux–kilos–lumière–minauder– nougat–Orange–prunes–quête–ressources–saucisse–tomates rouges–Yukulélé–vendeur–WC– xérès–Yamakasi–zut.



     Même pô peur : je me suis jeté à l'eau en ... choisissant le troisième menu !
……………………………………………

     Encore des artichauts, j'en ai marre moi, « le trop est l'ennemi du bien », je te le dis souvent, pourtant, Josette. Alors, toutes les semaines…
     Et la danse du grand marché, celui de l'été, reprend de plus belle, lorsque ce légume a fait son passage sur la bascule.
     Cela commence à faire un bon moment que nous sommes là, et ce n'est certainement pas fini, car le caddie rouge n'est qu'à moitié rempli. « Tant qu'à faire le déplacement, on en prend pour toute la semaine » a-t-elle décrété.
Mais voyons le bon côté  des choses : toutes ces couleurs, de melons, de fraises, de salades variées, une belle palette, finalement. Cela constitue une bonne distraction, surtout lorsque l'on sait que les copains, à l'entrée du marché, ont abandonné leurs femmes, tirant sur leurs cigarettes en devisant sur les dernières nouvelles, locales et nationales.
Un fumet délicat se mêle soudain à l’odeur du tabac, ce qui, je le crains, risque de gâter le goût de la viande sur le barbecue. Cela m’est un peu égal, car aux grillades je préfère le poisson, et tout particulièrement le maquereau (chaud) et le hareng saur (froid, sur une tartine beurrée : à se damner !)
Au bout d'une allée, un groupe de non-commerçants. Eux sont sédentaires, et on commence à bien les connaître à Fouesnant, qui distribuent la bonne parole, avec toutes les informations qui l’accompagnent. D’un ton joyeux, moqueur, un quidam manifestement touriste, leur lance : « Ne restez pas là immobiles, voyons : vous allez prendre des kilos ! »
Une jolie jeune fille, à l'allure faussement négligée, le visage protégé par une large visière, car la lumière du soleil est aveuglante, se promène en se faufilant entre les chalands. Seulement lorsqu'elle se sent regardée, semble-t-il, elle minaude, se passe la main dans les cheveux, demande, pour la forme, la composition des nougats, leur teneur en sucre car elle ne veut pas grossir, surtout à cause des garçons. Il faut tout de même bien se nourrir : « Un sac vide, ça ne tient pas debout », lui répète souvent sa grand-mère. Alors, quelques oranges et des prunes, ça ira bien. Avec un yaourt.
Assis à l'indienne par terre, l’homme caresse un grand chien qui lui tient compagnie ; il tend la main, quêtant, le regard implorant ; Il a posé devant lui, à ses pieds, un panneau : « sans ressources ».
Mais les personnes présentes sont pour la plupart en vacances, et ont laissé chez eux les problèmes sociétaux qu'ils retrouveront toujours assez tôt à leur retour. C'est humain, non ?
Et la saucisse, dites donc, comme ça y va ! Excellente, allez-y, le mot se passe, le bouche-à-oreille circule à fond de train, et les charcutiers tournent à la vitesse V, c'est la razzia. Et avec des tomates rouges, bien poivrées, vous m'en direz des nouvelles, ma bonne dame !
Une musique de rue égaie un coin un peu retiré, une douce mélodie, à la guitare et au yukulélé, exotique, inhabituelle si près des Glénan.
Mais … une queue s’est formée, que se passe-t-il ? Je parviens à me frayer un chemin, avec curiosité : c'est la cabine de WC, implantée là chaque semaine. Près de cet édifice (un hasard ?) un vendeur se prétend œnologue averti et propose la dégustation d'un xérès… Il fait trop chaud, je risque gros, pas habitué. Je ne voudrais pas qu'on me voie m’exercer au yamakasi sur le toit de l'église toute proche…
Mais que fait-elle, enfin? Je ne vais pas passer la journée ici, moi ! Zut, alors !

Loïc

mardi 8 septembre 2015

Epouvante

Un graf, sur la friche industrielle de l'usine Garnier, à Redon, Ille-et-Vilaine  

EPOUVANTE

Derrière toi
Dans la nuit
Champ de ruines
Derrière toi
Ta famille
Ton amie, ta fille
Chéries
Mais hallucinées
Folles perdues
Vers leur mort tu les a vues
Courir tout près
De l'abri qui a explosé
Ton regard est un océan qui rêve
D'une mer calme
D'une mer-liberté
Mais l'oeil droit a peur
Epouvante
L'oeil gauche ton autre moi
N'existe plus

Chemise de déporté
Tu vas survivre
Les joues déjà creusées
Aspirent la fumée des rêves
Désenchantés
Qui te maintiennent en vie ...
ça existe encore, la vie ?



dimanche 6 septembre 2015

Esperanto, c'est fini / Esperanto, la fino

Pro personaj kialoj, ne plus estos tradukoj en esperanto cxi-tie. 
Adiaux, Petro, nia amiko kaj instruisto.

vendredi 4 septembre 2015

Pour l'atelier des Croqueurs de mots, "Douce mésange"


L'"animatrice" des lieux, dans l'atelier des Croqueurs de mots, nous proposait : 

1. un nom d’oiseau : mésange
2. un nom de président de la Vème république : Pompidou
3. une position du kama-sutra : Andromaque au galop, la pieuvre
4. une injure : salaud
5. le nom latin d’une plante : Aloysia triphylla, citriodora
6. l’intitulé en italien d’une recette de pâtes : pâtes à la carbonara
7. un Etat parmi les cinquante que comptent les Etats-Unis : Louisiane
8. un titre de roman d’Agatha Christie : l’homme au complet marron
9. un instrument de musique : trompette
10.  prénoms démodés : Eulalie et Clitandre

et avec tout cela vous concoctez un texte de votre choix". 

Voici ce que cela a donné chez moi ... :



Douce mésange
Il avait quitté la Louisiane, attiré par les trompettes de la renommée du paradis dont sa muse, Eulalie, lui avait tant vanté les mérites et les délices.
Et Georges se métamorphosa. L’homme au complet marron (sa seule tenue ?), sempiternel et indéboulonnable chef de groupe, créateur, dynamique, avait vite déchanté après son installation en Aloysia, dans le petit village sans attrait de Tryphilla.
Monsieur Pompidou (surnom dont l’avaient affublé ses subordonnés, à cause de son prénom, bien sûr), s’amollissait, se négligeait, s’empâtait de jour en jour, atteint d’une boulimie effrénée. Les pâtes à la carbonara – presque quotidiennes – étaient son antidépresseur, son addiction, savamment entretenue d’ailleurs par sa servante, Clitandre, qui supplanta Eulalie (non par amour, mais par gourmandise). Telle une pieuvre, Clitandre faisait de Georges ce qu’elle voulait, le menait par le bout du nez (ou de la langue), elle était littéralement maîtresse de lui.
Toute doucereuse, mielleuse, elle accourait, Andromaque au galop, à ses moindres appels, chantonnant ou sifflotant telle une tendre et innocente mésange. Lui, aveuglé par le désir, restait inconscient du jeu de la belle et de ses manœuvres tactiques. Clitandre s’était évidemment fixé pour but de lui soutirer toute sa fortune.
Le dénouement fut tragique. Etouffé par les regrets (« Ah, la Louisiane … »), par les pâtes, et par les assauts impatients et éreintants de Clitandre, il atteignit un stade avancé d’obésité. Il ne parvenait pas, toutefois, à en désigner un autre responsable que lui-même, et il poussa son dernier soupir en un murmure : « salaud … »

Loïc

jeudi 3 septembre 2015

Evolutions ? un € le m² ...

 AUTREFOIS ...

Ma Bohème 


Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées;
Mon paletot aussi devenait idéal;
J'allais sous le ciel, Muse! et j'étais ton féal;
Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées!
Mon unique culotte avait un large trou.
Résultat de recherche d'images pour "rimbaud"--- Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
--- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou.
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur!
Référence. Rimbaud , Poésies.

Plus récemment
(de René-Guy Cadou) 



Résultat de recherche d'images pour "rené guy cadou"Odeur des pluies de mon enfance
Derniers soleils de la saison !
A sept ans comme il faisait bon,
Après d'ennuyeuses vacances,
Se retrouver dans sa maison !

La vieille classe de mon père,
Pleine de guêpes écrasées,
Sentait l'encre, le bois, la craie
Et ces merveilleuses poussières
Amassées par tout un été.

O temps charmant des brumes douces,
Des gibiers, des longs vols d'oiseaux,
Le vent souffle sous le préau,
Mais je tiens entre paume et pouce
Une rouge pomme à couteau.


Et aujourd'hui ... 
Ouest-France, 2 septembre 2015

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 Loïc

 

mercredi 2 septembre 2015

Lorsque la Science et la poésie ne font plus qu'un ... et lorsque "ça urge" !

Cette vidéo (clic) du CNRS, relayée par "Humanité et diversité", parvient à nous guérir du préjugé qui voudrait qu'on ne peut être à la fois scientifique en décrivant la biodiversité, et la poésie exaltante qui de dégage de tous ces domaines, maritimes tout particulièrement.
Des "arguments" puisqu'il en faut, et puisque ça urge, pour réveiller et inciter à participer au sauvetage de notre planète, "eau" à 71% ... 
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 http://www.humanite-biodiversite.fr/